Nous sommes le 13 décembre et c’est le dernier jour de la COP28 à Dubaï. Aujourd’hui, Julie, Kassandre et Marion vont tout vous raconter sur les débats des 3 derniers jours sous la forme d’un audio.
Voici le script :
Aujourd’hui, nous faisons le point sur les trois derniers jours de la COP. Le texte final a été proposé par Sultan Al Jaber lundi 11 décembre. On peut y lire l’expression suivante : « réduction à la fois de la consommation et de la production des énergies fossiles » et cela pour atteindre une neutralité carbone en 2050. Mais l’accord ne mentionne pas le mot « sortie » des énergies fossiles. Il énumère huit mesures que les pays « pourraient » appliquer pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, mais omet de mentionner la suppression progressive des combustibles fossiles pourtant réclamée par une centaine de nations dont l’Union Européenne et les Etats-Unis. Cet accord a donc été rejeté dès lundi matin. Pour l’Union Européenne, il est clairement insuffisant. Pour la France, c’est une déception. Les États-Unis quant à eux appellent à le renforcer fortement. Un nouveau projet doit donc être rédigé mardi matin avant la clôture de la conférence prévue à 8 heures (heure de Paris).
Mardi 12 décembre est donc le dernier jour théorique de la 28e conférence de l’ONU sur le climat. Le bras de fer continue entre pays partisans de la sortie des énergies fossiles et le bloc mené par l’Arabie saoudite qui s’y oppose. Les négociations se sont poursuivis mardi toute le journée et toute la nuit afin de trouver un compromis. Elles se sont déroulés à huis-clos entre les 194 chefs de délégation. L’Union Européenne, les Etats Unis et les états insulaires veulent rendre le texte plus contraignant . Le ministre koweïtien du Pétrole, Saad al-Barrak, a qualifié cette pression d’"attaque agressive", en accusant les pays occidentaux de tenter de dominer l’économie mondiale par le biais des énergies renouvelables. Selon lui, il s’agit d’"un combat pour notre liberté et nos valeurs".
Enfin un compromis a été trouvé ce mercredi 13 décembre et le texte final du Global Stocktake a été approuvé par tous les états ce matin. Cet accord est qualifié d’historique car pour la première fois il est mentionné cette expression : « transition hors des énergies fossiles dans les systèmes énergétiques ». Le mot transition est mieux accepté par les pays Pétroliers que le mot « sortie ». Cela pourrait permettre de limiter le réchauffement à 1,5 degrés et d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, même si aucun calendrier n’a été fixé.
La COP 28 a été clôturée ce matin avec la signature de cet accord. Un accord "ambitieux", selon le climatologue et membre du GIEC François Gemenne qui affirme : "C’est quasiment historique. On dessine quand même un futur largement décarboné pour les énergies fossiles. Je pense que peu auraient parié sur un accord aussi ambitieux".
Rendez vous l’année prochaine en Azerbaïdjan pour la COP 29 !