Après 14 jours de débat, la COP28 touche à sa fin. 14 jours d’échanges et de négociations entre les pays du monde sur un sujet commun : le climat. Afin de conclure cet évènement et comprendre les discussions, les terminales HGGSP vous tire un bilan de fin de COP, sous la forme d’une vidéo.
Voici le script :
La Chine est à la croisée de tous les enjeux de la COP28. En effet, d’un coté elle est le premier émetteur de gaz à effet de serre, de l’autre coté, elle recourt abondamment aux énergies renouvelables.
Le pays s’est fait remarquer par ses prises de positions. Le samedi 2 décembre, 22 pays ont appelé à tripler les capacités nucléaires mondiale d’ici 2050 en vue de la décarbonisation, mais la Chine a refusé de s’engager dans ce sens.
Malgré tout, elle a renouvelé la promesse de tenir ses objectifs carbone. Elle prévoit le pic des émissions en 2030 mais la neutralité en 2060. Le pays réaffirme au passage que la relance du charbon est là pour répondre à l’importante consommation d’électricité des mégapoles. Mais la Chine affirme qu’avec un passage à une croissance basée davantage sur la consommation intérieure, le besoin en charbon devrait réduire. Enfin, la Chine vient d’annoncer qu’elle prenait la tête de « l’initiative Kunming-Mongolie », suite à la COP15 sur la biodiversité. Une manière pour les Chinois de préserver la biodiversité, mais aussi de renforcer leur résilience climatique.
La Chine a donc manifesté une volonté de progresser et de mieux faire. Elle ne s’est pas opposé frontalement à une sortie progressive des fossiles, tout en étant très attentive à ce que chaque pays ait une grande liberté sur le rythme de cette sortie.
Pour ce qui est de l’Inde, si d’une part, elle est particulièrement touchée à cause de sa vulnérabilité face aux changement climatique, d’autre part la combustion de charbon permet de produire 73% de son électricité, l’Inde est le troisième émetteur mondial de CO2, et responsable de 7.3% des émissions de gaz à effet de serre. Elle est donc réticente à se convertir aux énergies renouvelables car elle est énormément dépendante du charbon. De plus, l’Inde, en se positionnant comme un pays représentant des pays du Sud, attire l’attention sur les difficultés rencontrés par ces derniers dans leur processus de développement, difficilement compatible avec les exigences environnementales.
Il semblerait donc que comme lors de la COP précédente, l’Inde ne signera aucun accord concernant sa décarbonation cette année.
De plus, l’AOSIS, ou Alliance des Petits États Insulaires, qui regroupe les dirigeants des Etats insulaires, (dont une grande partie sont situés au large de l’Asie), s’est regroupé le 6 décembre pour faire pression sur les négociations, sous la présidence des dirigeants de Samoa. Les États insulaires sont en effet les premiers touchés par le changement climatique, et notamment les catastrophes naturelles et la montée des eaux.
L’Union européenne se positionne comme modèle de la transition climatique. Elle ne représente que 7 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. L’avenir climatique dépend donc des efforts du reste du monde. Mais elle ne relâche pas ses efforts pour autant : l’UE est en première ligne sur la question de l’élimination progressive des combustibles fossiles. A l’inverse, l’UE prône l’augmentation des capacités de production des énergies renouvelables d’ici à 2050.
En bref, l’UE maintient sa position favorable à la neutralité climatique et à l’intensification des efforts en faveur de l’atténuation du changement climatique.
La Russie considère que les accords de Paris sont irréalisables. En effet les experts russes pensent qu’atteindre la neutralité carbone serait trop coûteux et risque d’avoir un impact négatif sur les économies. Elle souhaite la poursuite de l’utilisation des énergies fossiles, le plus gros problème posé par le réchauffement climatique étant lié à la fonte du pergélisol, qui menace les nombreuses infrastructures situées en Sibérie. Cependant, le réchauffement climatique permettrait d’augmenter la superficie de terres cultivables en Russie et d’ouvrir de nouvelles routes maritimes vers l’Arctique.